L’ancien ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur du Gouvernement intérimaire de 1994 au Rwanda, Jean de Dieu Kamuhanda, a plaidé non coupable durant sa comparution initiale devant le juge Yakov Ostrovsky de la Chambre de première instance III. Neuf chefs d’accusation de génocide et de crimes contre l’humanité sont retenus contre lui.
Selon le Procureur, Kamuhanda aurait, durant le mois d’avril 1994, supervisé les meurtres dans la Commune de Gikomero dans la Préfecture de Kigali-rural où il avait des attaches familiales. À plusieurs occasions, il aurait lui-même distribué des armes à feu, des grenades et des machettes aux milices civiles aux fins qu’ils « tuent tous les Tutsis et combattent le FPR (Front patriotique rwandais) ».
L’acte d’accusation soutient ensuite qu’il aurait personnellement dirigé des attaques de soldats et de membres de la milice Interahamwe contre des Tutsis réfugiés dans la Préfecture de Kigali-rural, notamment à la paroisse de Gikomero et à l’école attenante, aux alentours du 12 avril 1994.
À cette occasion, Jean de Dieu Kamuhanda est arrivé à cette école accompagné d’un groupe de soldats et de miliciens Interahamwes, armés de fusils et de grenades. Il a conduit les miliciens dans la cour de l’école et leur a ordonné d’attaquer les réfugiés. Les miliciens et les soldats obéirent et plusieurs milliers de personnes furent tuées.
Kamuhanda est né le 3 mars 1953 dans la Commune de Gikomero, dans la Préfecture de Kigali-rural. Il a été conseiller du Président du Gouvernement intérimaire de 1994, Théodore Sindikubwabo, avant d’être nommé Ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur.
L’accusé a été arrêté à Bourges en France, le 26 novembre 1999. Il a été transféré au quartier pénitentiaire du Tribunal, à Arusha, le 7 mars 2000.