Le professeur Ferdinand Nahimana, ancien directeur de la Radio Télévision des Mille Collines (RTLM) a plaidé aujourd'hui non coupable de trois nouveaux chefs d'accusation de génocide et de crimes contre l'humanité. Il a aussi confirmé son plaidoyer de non culpabilité sur les précédents chefs d'accusation d'entente en vue de commettre le génocide sur lesquels figurent à présent les noms des autres conspirateurs.
L'accusé a plaidé lors de sa comparution devant la Chambre de première instance I, composée des juges Navanethem Pillay, Présidente, Erik Møse et Asoka de Zoysa Gunawardana.
Le 5 novembre 1999, la Chambre faisait droit à la requête du Procureur demandant la modification du précédent acte d'accusation qui contenait quatre chefs d'accusation d'entente en vue de commettre le génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide et crimes contre l'humanité. L'accusé avait plaidé non coupable de ces chefs d'accusation lors de sa comparution initiale le 19 février 1997.
L'accusé Ferdinand Nahimana est âgé de 49 ans. Il a été Professeur à l'Université nationale de Butare, Directeur de l'Agence Rwandaise d'Information (ORINFOR) et aussi Ministre de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la Culture.
Il se serait entendu avec d'autres pour élaborer un plan dans l'intention d'exterminer la population civile tutsie et certains Hutus modérés.
Les éléments du plan comportaient la diffusion de messages de haine ethnique incitant à la violence, l'entraînement et la distribution d'armes aux miliciens ainsi que la confection de listes de personnes à éliminer et la diffusion de leur identité.
D'après l'acte d'accusation : Adans l'exécution de ce plan, les accusés ont organisé et ordonné, à l'encontre de la population tutsie et de certains Hutus modérés, des massacres auxquels ils ont aidé, incité et participé".
Dans l'après-midi, la Chambre entendait la requête introduite par le Procureur en vue de joindre les procès des accusés Nahimana et Hassan Ngeze, ancien rédacteur en chef du journal Kangura sur lequel repose trois chefs d'accusation d'incitation directe et publique à commettre le génocide et crimes contre l'humanité.
Le Procureur, madame Carla Del Ponte, a soutenu elle-même sa requête devant la Chambre.