ARUSHA (Tanzanie) – La 19ème Conférence régionale africaine d’INTERPOL s’est achevée vendredi sur un appel en direction de tous les Bureaux centraux nationaux (B.C.N.), à qui il a été demandé d’apporter toute l’aide nécessaire à l’arrestation des personnes toujours recherchées par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR).
Un rapport présenté aux délégués par le Greffier et le Procureur général du TPIR soulignait combien il était important que les 18 personnes toujours en fuite soient appréhendées avant l’achèvement du mandat du Tribunal en décembre 2008. Cette demande intervient seulement quelques semaines après qu’INTERPOL ait aidé à coordonner l’arrestation en France du Rwandais Isaac Kamali, qui était recherché pour génocide.
"Il est de notre devoir en tant que policiers de faire tout ce qui est en notre pouvoir afin d’identifier et d’arrêter les personnes recherchées dans le cadre d’infractions aussi graves", a déclaré le Président d’INTERPOL, M. Jackie Selebi.
"J’exhorte tous nos pays membres, et pas seulement ceux de la région Afrique, à travailler ensemble afin que ces individus soient traduits en justice.
"Clôturant officiellement la conférence, le Président de Zanzibar, M. Amani Abeid Karume, a félicité les délégués pour le travail accompli.
"Les réunions régionales et internationales comme celles-ci sont extrêmement importantes. Elles offrent aux États membres un cadre dans lequel ils peuvent élaborer des stratégies en vue de mettre au jour et de démanteler les réseaux criminels et leurs agissements antisociaux", a-t-il déclaré.
Les délégués présents à la conférence de trois jours ont apporté leur soutien aux demandes de renforcement de la sécurité aux frontières afin de faciliter les enquêtes sur les malfaiteurs en fuite, et de mieux lutter contre le trafic de drogue dans la région.
La progression du trafic de drogue en Afrique, en particulier s’agissant de la cocaïne, est apparue comme un problème particulièrement préoccupant, nécessitant un renforcement de la coopération entre les Bureaux sous-régionaux (B.S.R.) et B.C.N. d’INTERPOL en Afrique et dans les pays de production (en Amérique latine et en Asie).
Afin d’améliorer l’efficacité de l’utilisation des outils d’INTERPOL aux fins de la lutte contre la criminalité transnationale, les délégués ont souligné la nécessité pour les B.C.N. de figurer à un niveau élevé dans la structure de leurs administrations nationales, et ont recommandé l’organisation d’une série de séminaires nationaux de sensibilisation dans la région.
À la suite du récent succès d’opérations conjointes organisées avec le soutien des Comités régionaux de police d’Afrique australe (SARPCCO), de l’Est (EAPCCO) et du Centre (CCPAC), les délégués ont appelé les B.C.N. d’Afrique de l’Ouest à collaborer avec le B.S.R. d’INTERPOL à Abidjan et le CCPAO afin de lancer une opération similaire pour lutter contre la criminalité transnationale.
La conférence a également approuvé une recommandation qui appelait chacun des B.C.N. à désigner en son sein un point de contact à même de détecter les cibles potentiellement vulnérables aux attentats terroristes ou à d’autres actes criminels, et à en informer le Secrétariat général d’INTERPOL.