Joseph Nzabirinda, ancien animateur du Mouvement de la jeunesse de la commune de Goma, a plaidé aujourd’hui non coupable aux chefs d’accusation de crimes de génocide ou alternativement de complicité de génocide et de crimes contre l’humanité (extermination et viol). Ces crimes auraient été commis dans le secteur de Sahera, Commune de Goma, Préfecture de Butare.
L’accusé, qui est né à Sahera, aurait commis certains de ces crimes en compagnie de l’ancien bourgmestre Joseph Kanyabashi actuellement en procès dans l’Affaire Butare.
Selon l’acte d’accusation, Nzabirinda aurait notamment demandé à des Tutsis de la Commune de Goma de se réfugier sur la colline de Kabakobwa où leur sécurité serait assurée. Juste après, des soldats et des miliciens interahamwe sont arrivés et ont lancé une attaque massive qui a fait des milliers de morts. Nzabirinda aurait ensuite pourchassé les survivants et les aurait tués. L’acte d’accusation soutient que des filles et des femmes Tutsies parmi les survivants auraient été violées avant d’être tuées. Nzabirinda lui-même est accusé d’avoir violé plusieurs filles Tutsies.
L’accusé a été transféré au quartier pénitentiaire du Tribunal le 20 mars 2002. Il avait été arrêté à Bruxelles en Belgique le 21 décembre 2001.
Nzabirinda était enquêteur au sein de l’équipe de la Défense de Sylvain Nsabimana, ancien bourgmestre de Butare dont le Procès (Affaire Butare), avec cinq autres accusés, se déroule actuellement devant la Chambre de première instance III (voir communiqué de presse 309).