L’ancien commandant du Bataillon de Reconnaissance (RECCE) de l’armée rwandaise en 1994, le Major François-Xavier Nzuwonemeye a plaidé non coupable, aujourd’hui lors de sa comparution initiale, devant le Juge Pavel Dolenc de la Chambre de première instance III. Le Major Nzuwonemeye est poursuivi pour entente en vue de commettre le génocide, génocide, complicité de génocide, crimes contre l’humanité et violations des Conventions de Genève.

Le Major Nzuwonemeye serait impliqué dans la préparation et la mise en place d’un plan visant à exterminer la population tutsie et certains hutus modérés. Ce plan comportait, entre autres, le recours à la haine et à la violence ethniques, l’entraînement et la distribution d’armes aux miliciens ainsi que la confection de listes de personnes à éliminer.

Des militaires, sous son autorité, auraient été impliqués dans la traque, l’arrestation, l’agression sexuelle et le meurtre de membres de l’opposition et de la population tutsie, dont l’ancien Premier Ministre du Rwanda, Mme Agathe Uwilingiyimana. Par ailleurs, le Major Nzuwonemeye est accusé avec d’autres de l’assassinat de dix soldats belges de la Mission des Nations Unies pour l’Assistance au Rwanda (MINUAR).

Selon le Procureur, en sa qualité de Commandant du Bataillon de Reconnaissance des Forces Armées Rwandaises durant la période du génocide, le Major Nzuwonemeye savait ou avait des raisons de savoir que ses subordonnés s’appretaient à commettre ou avaient commis des crimes et n’aurait rien fait pour prévenir la commission de ces crimes ou punir les auteurs.

Le Major Nzuwonemeye est né le 30 août 1955 à Musasa dans la Préfecture de Kigali-Rural. Il a été arrêté le 15 février 2000 et transféré au quartier pénitentiaire du Tribunal à Arusha dans la nuit du 23 au 24 mai 2000. Il était assisté lors sa comparution initiale de Me. Bharat Chadha, Conseil de permanence.