Le procès de Jean de Dieu Kamuhanda, ancien Ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de la culture du gouvernement intérimaire rwandais en 1994, a repris ce matin. Le procès est commencé une première fois le 17 avril 2001 devant la Chambre de première instance II mais a été ajourné suite au décès du Président de la chambre, le juge Laïty Kama (Sénégal) qui est intervenu le 6 mai 2001.
Par la suite la chambre a été reconstituée sous la présidence du juge William Sekule (Tanzanie) qui siège avec les juges Winston Matanzima Maqutu (Lesotho) et Arlette Ramaroson (Madagascar).
La chambre a entendu le témoignage d’un enquêteur avant de poursuivre par une séance a huis clos. La poursuite est dirigée par maître Douglas Moore (Irlande) avec Me. Ifeoma Ojemeni (Nigeria) et Me Ibukunolu Babajide (Royaume-uni).
Kamuhanda, qui est nommé ministre le 25 mai 1994, est confronté de neuf chefs d’accusation dont le génocide, l’entente en vue de commettre le génocide, l’incitation directe et publique à commettre le génocide ainsi que des crimes contre l’humanité dont le viol, l’assassinat et l’extermination. Il est représenté par Me. Aicha Condé (Guinée) et Me. Grace Amakye (Royaume-Uni).
L’inculpé est accusé d’avoir supervisé des massacres dans la commune de Gikomero, préfecture de Kigali-rural. Il aurait personnellement dirigé les attaques des soldats et des milices Interahamwe contre des réfugiés Tusis dans la préfecture.
Kamuhanda est né le 3 mars 1953 dans la commune de Gikomero. Il a été arrêté le 26 novembre 1999 à Bourges en France et a été transféré au centre de détention du Tribunal à Arusha le 3 mars 2000.