Vincent Rutaganira, ancien conseiller municipal de Mubuga dans la Commune de Gishyita en Préfecture de Kibuye a plaidé aujourd’hui non coupable lors de sa comparution initiale devant le juge Andrésia Vaz. Rutaganira est poursuivi sur la base de sept chefs d’accusation pour sa supposée participation au génocide de 1994 au Rwanda. Il était assisté d’un conseil commis d’office par le Greffier pour veiller au respect de ses droits. Aucune date n’a été fixée pour le procès dans le fond.
Rutaganira est accusé de génocide, d’entente en vue de commettre le génocide, de crimes contre l’humanité (assassinat extermination) et autres actes inhumain, et de violations des Conventions de Genève. Ces crimes auraient été commis dans la Préfecture de Kibuye entre le 9 avril et aux environs du 30 juillet 1994.
Selon l’acte d’accusation, l’accusé aurait pris part avec d’autres aux massacres des Tutsis et Hutus modérés qui cherchaient refuge dans une église à Mubuga. Ces hommes, femmes et enfants avaient trouvé refuge dans l’église après une chasse à l’homme qui s’était déroulée dans les environs de la Préfecture de Kibuye. L’accusé aurait commis certains de ces crimes en compagnie d’Ignace Bagilishema dont l’affaire est à présent devant la Chambre d’appel, de Clément Kayishema et d’Obed Ruzindana qui tous deux ont déjà été condamnés par le Tribunal et transférés au Mali où ils vont purger leur peine.
Lors de l’attaque de l’église, Rutaganira et ses compagnons auraient ordonné aux membres de la Gendarmerie nationale, de la Police communale, de la milice interahamwe d’exterminer les Tutsis. Les attaquants auraient utilisé des fusils, des grenades, des machettes, des lances, des Pangas et autres armes.
Vincent Rutaganira s’est rendu aux Autorités tanzaniennes dans le camps de réfugiés de Kigoma à l’Est de la Tanzanie, et a été transféré au quartier pénitentiaire du Tribunal à Arusha le 4 mars 2002.