L’ancien colonel des forces Armées Rwandaises et ancien commandant de l’Ecole Supérieure Militaire (ESM), Léonidas Rusatira a été arrêté aujourd’hui en Belgique. Cette arrestation est en rapport avec le génocide de 1994 au Rwanda. L’ancien colonel qui a été pendant plusieurs années Directeur de cabinet du Ministre de la Défense a été arrêté à la demande du Tribunal pénal international pour le Rwanda. Il devra répondre de cinq chefs d’accusation de génocide, crimes contre l’humanité (assassinat et extermination) et de violations graves des Conventions de Genève.
Rusatira, né en 1944 dans la Commune de Gatome, dans la Préfecture de Ruhengeri, aurait, selon le Procureur, joué un rôle capital dans le massacre de milliers de Tutsis qui avaient cherché refuge à l’Ecole Technique Officielle (ETO) de Kigali. Le 7 avril 1994 des tueries à grande échelle dans Kigali et ses environs ont commencé et forcé des milliers de Tutsis et de Hutus modérés à chercher refuge à l’Ecole Technique Officielle qui était sous la protection de la Mission des Nations Unies chargée de l’assistance au Rwanda (MINUAR).
A la suite de l’assurance donnée aux soldats de la MINUAR que les Forces Armées Rwandaises allaient protéger les réfugiés, et après l’assassinat des dix soldats belges chargés de la protection du Premier ministre Agathe Uwilingiyimana, les soldats de la MINUAR ont quitté l’Ecole Technique Officielle. Juste après leur départ, le 11 avril 1994, les soldats des Forces Armées Rwandaises sous le commandement de Rusatira et de l’un des chefs de la milice interahamwe de la région de Kigali, Georges Rutaganda lancèrent une attaque contre les réfugiés. Cette attaque s’est soldée par la mort de centaines et de centaines de Tutsis et de Hutu modérés.
Les survivants de ces attaques furent dirigés à Nyanza où des soldats et des interahamwe sous le commandement de Rusatira les ont massacrés. Toujours selon l’acte d’accusation, quelques jours après les massacres, l’accusé a été promu au rang de Général dans les Forces Armées Rwandaises.
Pour sa participation à ces attaques, Georges Rutaganda a été jugé et reconnu coupable de crimes de génocide et de crimes contre l’humanité (assassinat et extermination), et condamné à l’emprisonnement à vie. Le jugement est devant la Chambre d’appel.